Maintenant que la crise de Corona frappe à nouveau dans toute son intensité, il semble plus nécessaire que jamais que chaque pays partage les leçons apprises, afin que nous réussissions à arrêter ce virus dans le monde entier (voir aussi le blog précédent). Lors des sessions du congrès de la FIP du mois dernier où ce thème a été largement débattu, il est apparu clairement que les pharmaciens du monde entier – souvent insuffisamment protégés – étaient au premier rang.
C’était le pur chaos lorsqu’ à la mi-mars il s’avère que notre stock de masques buccaux avait été détruit il y a des années sans jamais le renouveler et qu’on ne disposait pas de matériel de protection suffisant pour nos soignants, mettant ainsi leur vie en danger. Cependant, il est vite apparu qu’il s’agissait d’un problème mondial. Cela n’a toutefois pas empêché les pharmaciens de reprendre leurs fonctions et d’aider la population en lui prodiguant des conseils, en effectuant des livraisons à domicile, etc.
Diminuer la pression
Les pharmaciens du monde entier ont contribué à réduire la pression sur les hôpitaux et les médecins généralistes en triant les patients et en conseillant les citoyens qui demandaient des conseils sur des problèmes autres que le Covid-19. Pas étonnant vu que les pharmacies étaient l’un des rares endroits à rester ouvertes pour les services publics, même pendant le confinement. En outre, les pharmaciens ont également eu un rôle à jouer pour informer correctement leurs patients. Au milieu de la cacophonie de la communication gouvernementale, il était crucial de fournir des informations fiables sur les précautions associées à la diffusion de COVID-19, y compris la technique de lavage des mains, la disponibilité des masques et les instructions pour leur utilisation et leur retrait corrects.
Proximité
L’accessibilité de la
pharmacie a également fait que pendant le confinement en France et chez nous,
les pharmaciens ont été appelés en tant que point de contact pour les victimes
de violence domestique en utilisant le code “Masque 19”. Dans de
nombreux pays, les pharmacies ont travaillé en étroite collaboration avec les
organisations humanitaires internationales telles que la Croix-Rouge et les
travailleurs communautaires locaux pour mieux atteindre la population et
assurer la livraison des médicaments à domicile. En Nouvelle-Zélande, les
pharmaciens ont même reçu une rémunération supplémentaire du gouvernement en
guise de remerciement pour leurs efforts.
Un rôle
crucial
Les pays à revenu faible
ont eu besoin d’un soutien encore plus important de la part des pharmaciens car
les patients n’ont souvent pas les moyens de consulter un médecin. Les
pharmaciens chinois, par exemple, ont en plus de leurs fonctions habituelles de
prestataires de soins de santé, également veillé à l’observance de leurs
patients afin d’éviter que ceux-ci ne se retrouvent à l’hôpital. Ils ont
utilisé des applications mobiles ainsi que travaillé avec des comités de
quartier et des entreprises pharmaceutiques pour assurer l’approvisionnement en
médicaments des patients à domicile.
Conseils
gratuits
Malgré le fait que 10
millions de Pakistanais ont reçu une petite subvention pendant le lock-out de quatre
mois, ils avaient souvent peu d’argent à dépenser pour les soins de santé. Les
pharmaciens étaient donc la solution pour eux d’obtenir des conseils gratuits
et, si nécessaire, un médicament. En outre, les OPD ont été fermés au Pakistan,
c’est le premier point de contact pour un patient dans un hôpital d’où il est
dirigé vers le service approprié. Par le biais de téléconférences, les
pharmaciens étaient en contact avec les médecins hospitaliers pour aider leurs
patients et faire un premier triage. Le manque d’équipements de protection pour
les pharmaciens était si affligeant qu’une équipe de pharmaciens britanniques
et pakistanais a élaboré 10 directives de protection pour les pharmaciens.
Respect
La résurgence du virus au
début de la période hivernale fait que nos prestataires de soins de santé sont
une fois de plus confrontés à l’impossible tâche de combattre ce virus. Toutefois,
ils n’y parviendront que si l’ensemble de la population adopte une certaine
discipline, ne serait-ce que par respect pour ces mêmes prestataires de soins. Les
applaudir depuis nos balcons ne suffira pas pour qu’ils passent à travers cette
deuxième vague indemnes…
Ce lien vous permet d’accéder à des publications intéressantes du NHS, du PGUE, de l’American Pharmacopeia Commission, etc.
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