22 juillet 2020

De meilleurs soins grâce à des enveloppes

Un bel exemple d’initiative de soins ancrée au niveau local est l’Enveloppe verte (KOVAG) ou l’Action enveloppes (BAF), visant à améliorer le transfert d’informations entre les hôpitaux et les pharmaciens.

Un bel exemple d’initiative de soins ancrée au niveau local est l’Enveloppe verte (KOVAG) ou l’Action enveloppes (BAF), visant à améliorer le transfert d’informations entre les hôpitaux et les pharmaciens. Une étude de 2018 a en effet révélé que pas moins d’une réadmission sur cinq est due à des problèmes de médicaments. Delphine Vauterin, Mare Claeys et Marie Van de Putte nous expliquent cette initiative de soins.

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Delphine Vauterin, coordinatrice de projet chez KOVAG : « Le problème du transfert d’informations entre les hôpitaux et les pharmaciens n’est pas nouveau. En 2014, nous avons déjà constaté que ce transfert était loin d’être optimal. Les patients n’ont généralement pas conscience de l’importance du schéma de médication comme moyen de communication. En outre, la communication numérique avec l’hôpital ne fonctionne pas encore comme il faut. C’est pourquoi nous avons eu l’idée de travailler avec une enveloppe ‘verte’, spécifiquement destinée au pharmacien de référence, dans laquelle le schéma de médication et les prescriptions sont glissés à la sortie de l’hôpital. On pensait d’abord à un projet pilote à l’échelle locale en Flandre orientale, mais BAF et VAN nous ont ensuite rejoints. Entre-temps, le projet de soins chroniques De Brug (“Le Pont”) (Sud de la Flandre occidentale) y participe également et un déploiement en Wallonie est envisagé. »

Groupe cible

Les patients chroniques ne sont pas le seul groupe cible de ce projet. En réalité, il s’adresse à toute personne quittant un hôpital ou un centre de soins de transition avec un schéma de médication. Après tout, l’objectif est de déployer le projet à grande échelle.

De Groene Enveloppe (1)

Le fonctionnement

À sa sortie de l’hôpital, le patient reçoit une enveloppe, destinée à son pharmacien de référence. Pour bien faire comprendre son importance
au patient, il est marqué à l’extérieur : “Remettez-moi à votre pharmacien” et “Ne m’oubliez pas, je suis d’importance vitale”. Dans la première phase du projet, on a utilisé un code unique en Flandre orientale et un code CNK dans le Brabant flamand. Pour les deux provinces, un questionnaire a été ajouté à l’enveloppe permettant au pharmacien d’indiquer les anomalies constatées lors de l’ajustement de la médication. Le taux de réponse à ce questionnaire était élevé, soit 68,2 %. Pour la deuxième phase, retardée en raison de la crise du coronavirus et ne débutant que prochainement, les deux régions utiliseront seulement un code CNK, le questionnaire étant fastidieux à remplir.

Rôle de FarmaFlux

Les codes-barres scannés ou les codes CNK entrés de toutes les officines seront saisis à la fin du projet et convertis en nombre total d’enveloppes enregistrées par code. Il s’agit de données agrégées où l’identité du patient et du pharmacien n’est pas transmise à Farmaflux, qui enregistre ces données relatives aux soins pharmaceutiques et effectue une extraction périodique à des fins de reporting: l’évolution dans le temps du nombre d’enveloppes .

Résultats

Quelques chiffres tirés du rapport[1] de ce projet : 697 des 2744 patients ayant reçu une enveloppe “verte” à leur sortie de l’hôpital l’ont remise à leur pharmacien. Sur les 83% ayant rendu visite à leur pharmacien, 71,4% l’ont fait le jour même de la sortie ou le lendemain, c’est-à-dire avant de rendre visite à leur médecin traitant. Les pharmaciens ont constaté au moins une anomalie chez près d’un patient sur trois et au moins un problème lié au médicament chez 17,4 % d’entre eux. Dans environ un cas sur dix, le pharmacien a encore contacté un autre prestataire de soins. 

Autonomisation des patients

Marie Van de Putte, coordinatrice chez BAF et de Zorgzaam Leuven : « Il est frappant de constater que les résultats des deux régions sont très similaires. Le fait que 80 % des patients se rendent chez le pharmacien avant de consulter le médecin généraliste démontre une fois de plus que pour de nombreux patients, le pharmacien est le prestataire de soins le plus accessible, même après une hospitalisation. Nous devons en prendre conscience et donc assumer notre rôle dans la politique de médication transmurale. »

Mare Claeys, coordinatrice de projet chez VAN et Zorgzaam Leuven : « Les patients restent également un maillon important dans la transmission de leurs propres informations de santé, d’où le fait que nous laissons l’enveloppe ouverte. Le patient peut ainsi consulter son schéma de médication et ses ordonnances, ce qui contribue à son autonomisation. Pour améliorer le transfert de l’enveloppe, la conception de l’enveloppe a été quelque peu adaptée début de cette année, en vue d’augmenter le taux de retour, tandis qu’un nouveau matériel promotionnel est en cours d’élaboration pour sensibiliser les patients, les pharmaciens et les infirmières. Nous attendons avec impatience les résultats. »


[1] Rapport project: enveloppe actie en mediactie reconciliatie 15/06/20. Auteurs: Phn. Mare Claeys (KULeuven, VAN et Zorgzaam Leuven), Phn. Marie Van de Putte (VAN, BAF et Zorgzaam Leuven), Phn. Veerle Foulon (KU Leuven) (uniquement en NL)


Dernière mise à jour le 22/07/2020

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