Nous ne sommes pas les seuls à nous intéresser à l’impression 3D. Ni les seuls fans du podcast néerlandophone Nerdland d’ailleurs, qui aborde la technologie sous toutes ses formes. Le concept de la pharmacienne Nele De Munck et de son compagnon Pieter Van Kets leur a valu une mention dans ce podcast de Lieven Scheire. Nous avons voulu savoir comment ils s’y étaient pris.
Récemment, le podcast Nerdland s’est penché sur la question de savoir pourquoi un suppositoire a un côté plat et un côté pointu et dans quel sens il faut l’insérer. D’ailleurs, à la suite de ce podcast, nous avons aussi abordé ce sujet dans l’un de nos blogs précédents. La pharmacienne Nele De Munck d’Apotheek Cobra – qui rassemble 6 pharmacies en Campine – et son compagnon Pieter sont également fans de Nerdland.
D’où vient votre intérêt pour l’impression 3D ?
Pieter : « En tant qu’étudiant ingénieur, j’ai d’abord acheté une
imprimante 3D FDM il y a six ans, puis une imprimante résine SLA. Pour l’impression,
on procède comme suit : on commence par dessiner le modèle 3D, puis on
utilise un logiciel qui définit toutes les couches de lui-même. On transmet
ensuite ce code via une clé USB à son imprimante, qui l’exécute étape par
étape. Avec une imprimante FDM (Fused Deposition Modelling), la matière utilisée
se liquéfie après avoir été chauffée pour être ensuite imprimée couche par
couche suivant un certain modèle, avec les va-et-vient de la tête d’impression.
Une imprimante SLA (= stéréolithographie), quant à elle, utilise un liquide qui
durcit en combinaison avec la lumière UV, de la même façon que la colle chez un
dentiste. »

Modèle 3D dessiné du moule & Moule imprimé en 3D
Comment vous est venue l’idée d’imprimer des suppositoires en 3D pour
Nerdland ?
Pieter : « Nele et moi sommes de vrais fans de Nerdland, nous l’écoutons
souvent ensemble dans la voiture et certains collègues de la pharmacie sont
fans également. Nous avons tout de suite été emballés par l’idée hypothétique
de Lieven de fabriquer des suppositoires à deux côtés pointus. À cela près que
ce ne sont pas les suppositoires qui sont imprimés en 3D, mais les moules. Je
les ai donc d’abord dessinés en 3D, puis imprimés, ce qui m’a pris un certain
temps. Mais l’opération la plus délicate était de couler les suppositoires. »

Préparer les suppositoires, puis les couler : tout un art.
Nele : « On a vraiment procédé par tâtonnements. Comme notre suppositoire a deux extrémités pointues, le trou par lequel il fallait couler le mélange au point de fusion était en fait beaucoup trop étroit. » Le point de fusion désigne le point auquel le mélange est bien homogène, c’est-à-dire ni trop dur – pour pouvoir encore le couler – ni trop liquide. Nele : « En temps normal, on coule le suppositoire à l’état liquide dans le moule à l’aide d’une casserole et il durcit tout de suite. Mais comme le trou était trop étroit et le liquide trop collant, nous avons fini par utiliser une seringue. En réalité, ce n’est pas une bonne méthode, car on ne peut pas savoir si les composants actifs sont uniformément répartis. Le processus pour couler des suppositoires à deux côtés pointus n’est donc pas encore tout à fait au point. »

Avez-vous envoyé directement les suppositoires à Lieven de Nerdland ?
Pieter : « Non, on lui a d’abord envoyé un e-mail avec quelques
photos et dès le lendemain, on a reçu une
réponse enthousiaste disant qu’ils aimeraient qu’on leur envoie les suppositoires. »
Nele : « En plus des suppositoires à deux côtés pointus, nous avons aussi fabriqué des suppositoires en forme de vaisseau spatial SpaceX, car Lieven dit souvent qu’ils ressemblent à un suppo. Manifestement, Nerdland a beaucoup d’auditeurs, car on a eu beaucoup de réactions de patients qui sont venus à la pharmacie ou ont posé des questions. On ne s’y attendait pas vraiment. »

La créativité de Pieter et Nele à son apogée : ils ont été jusqu’à réaliser une affiche avec un suppo/vaisseau spatial volant, ce qui ne pouvait que plaire à Lieven et sa bande.
Avez-vous déjà imprimé en 3D de vrais outils destinés à la pharmacie ?
Nele : « Certaines gélules que l’on achète en pharmacie sont
fabriquées par le pharmacien même à l’aide d’un appareil spécial. Cependant, il
faut un outil pour remplir correctement les gélules et c’est ce qu’il manquait avec
le nouveau modèle. Pieter a donc imprimé un outil pratique. »

L’outil imprimé en 3D
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Toutes les photos de ce blog : ©Pieter Van
Kets
Le podcast de cette interview est disponible sur Spotify : https://open.spotify.com/episode/39ARe4oULQIfFa2GvmifSl?si=3259d327fe124f53 (uniquement en néerlandais)
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