24 août 2022

La vaccination en pharmacie est une réalité

Comme dans d’autres pays européens, il est possible de se faire vacciner contre la COVID en pharmacie.

Comme dans d’autres pays européens, il est possible de se faire vacciner contre la COVID en pharmacie. Sophie De Buijl et Anne-Sophie Bauwens, deux pharmaciennes, nous parlent de leurs expériences et de la valeur ajoutée de ce projet.

Sophie De Buijl, pharmacienne à Rebecq et vice-présidente de l’Association des Unions des Pharmaciens (AUP), nous explique les débuts de la vaccination dans les pharmacies wallonnes.

Sophie : « Suite à la fermeture progressive des centres de vaccination dans la partie wallonne du pays, certaines pharmacies ont pris le relais en administrant aux patients une 3e dose (‘booster’) ou une 4e dose pour les patients immunodéprimés ou plus âgés. Ces pharmacies ont été sélectionnées en fonction de leur localisation et du personnel qualifié ayant suivi les formations complètes en vaccination et en réanimation. Vingt-six d’entre elles faisaient déjà du take away, c’est-à-dire la distribution de vaccins aux médecins. Entre-temps, 30 autres pharmacies ont emboîté le pas. »

Sophie En Anne Sophie Instagram 2

Valeur ajoutée

Anne-Sophie Bauwens, pharmacienne à La Bouverie dans le Hainaut, participe à ce projet pilote : « Les patients apprécient la proximité ainsi que l’ambiance plus conviviale, plus sereine en pharmacie par rapport aux centres de vaccination. Mais j’ai surtout été agréablement surprise par la réaction des médecins ; même des oncologues nous appellent pour prendre rendez-vous pour leurs patients ! »

Sophie ajoute : « Les patients sont en effet ravis, parce qu’ils décrochent plus vite un rendez-vous que chez le médecin. Un autre avantage est qu’ils sont pris en charge par les mêmes personnes du début à la fin et que l’on prend aussi le temps de discuter avec eux pour leur demander leur ressenti. Les médecins, déchargés, apprécient également. Notre but est en effet de travailler en association avec eux, et en aucun cas de prendre leur place. »

Le métier évolue

Sophie : « On n’oblige bien évidemment personne à vacciner, mais c’est dans l’évolution de notre métier de faire de plus en plus partie de la première ligne et de mettre en avant le rôle du pharmacien, surtout en cas de crise. Le seul problème aujourd’hui est qu’on a atteint un peu la limite avec le système actuel de livraison des doses dans les 50 à 60 pharmacies participantes. Des négociations sont en cours entre l’AViQ (l’Agence pour une Vie de Qualité) et des grossistes afin de passer par leur biais pour l’approvisionnement. Tous les pharmaciens disposés à proposer la vaccination pourront ainsi franchir le pas. »

Passé le stress des débuts

Anne-Sophie : « S’agissant d’un geste médical inédit pour moi, j’étais quand même stressée la première fois. Je pense que c’est normal, mais on attrape très vite le geste, il n’y a donc pas d’inquiétude à avoir. » Sophie : « Ayant suivi la formation bien avant de commencer la vaccination, j’avais demandé à une infirmière active dans un centre de vaccination d’être présente lors des premières injections pour me rassurer. »

Gaspillage en cas de désistement

Anne-Sophie : « Comme il s’agit d’un service gratuit pour les patients, pas mal de personnes ne nous préviennent pas en cas de désistement. Au-delà de la frustration, cela entraîne du gaspillage, car on prépare les doses nécessaires à l’avance et on n’arrive pas toujours à trouver une personne de remplacement. »

Quelques chiffres 

Anne-Sophie a déjà vacciné 220 personnes et Sophie 350 personnes, respectivement depuis le mois de mai et fin juin, sans compter les take away des médecins. Au total, en Wallonie, on dénombre 6708 vaccins effectués en pharmacie (chiffres au 22/08/22), ce qui représente un tiers de tous les vaccins administrés au cours de cette période.

Conseils aux collègues

Un dernier petit conseil aux pharmacien(ne)s qui veulent aussi se lancer dans la vaccination.

Anne-Sophie: « Ne proposez pas ce service tous les jours, limitez-vous à certaines plages horaires, par exemple une fois le matin et une fois l’après-midi. »

Sophie conclut: « Et surtout, faites-le uniquement si la motivation est là d’être au service de la population, de même que l’envie de vous diversifier. »

Merci beaucoup, Mesdames, et bonne continuation !

Vous trouverez l’interview dans son intégralité sur notre chaîne Freddy Future Talks sur Spotify.


Dernière mise à jour le 24/08/2022

Suivez-nous sur...

nos canaux de médias sociaux. Restez au courant des dernières innovations dans le secteur de la santé, des gadgets technologiques, etc.